Dans notre lutte de reconnaissance, malgré l’Histoire tragique (qu’il ne faut pas oublier) et la ségrégation raciale, il y a eu l’Amour entre nous (tamouls, nègres, chinois etc) face à la misère des champs de canne.
PAWOL POU MAKREL, PAGE 118

Yékrik ! Yékrak ! Si vous reconnaissez ces expressions alors vous êtes surement un enfant des îles et vous avez déjà eu l’occasion de plonger dans le monde mystérieux des légendes antillaises.
Pour ma part, la venue du conteur à l’école primaire était toujours un évènement ! Les histoires de compè lapin prenaient vie au rythme du ka et la voix envoutante du conteur nous transportait dans un autre univers. Aujourd’hui encore, les histoires de dorlis et de soukougnan me font frissonner et j’évite toujours soigneusement les quimbois au milieu des quatre chemins !
Si vous n’avez rien compris au paragraphe précédent, essayez de vous remémorer les légendes de votre lieu de naissance. Peut-être que le croque-mitaine a traumatisé une partie de votre enfance ou alors était-ce un loup-garou ou encore la sorcière de la rue Mouffetard ? Ces croyances font partie intégrante du folklore d’un pays. Il en existe partout dans le monde, que ce soit le monstre du Loch Ness en Ecosse ou encore les leprechauns en Irlande.
Le folklore antillais est extrêmement riche car il mélange diverses croyances et est le fruit d’un véritable métissage culturel. Le poids de l’histoire n’est jamais loin et les croyances ont été un formidable outils de résilience des peuples. Plus encore que de simples contes, ces croyances font partie intégrante de la société antillaise. C’est l’âme de nos ancêtres qui continue à vivre à travers elles.
Bien que le magico-religieux tend à reculer devant l’évangélisation et la rationalisation des sociétés antillaises, des personnes comme Valérie Rodney se battent pour continuer à faire vivre notre héritage.
A travers son recueil, elle nous propose des contes inspirés des légendes de nos îles. L’écriture de l’auteure est savoureuse ! Le mélange du créole et du français est parfaitement maitrisé. On retrouve un véritable phrasé créole mêlant des descriptions très imagées à un ton très enjoué.
Afin d’en savoir plus sur cette auteure talentueuse, je vous propose de découvrir l’interview qu’elle m’a gentiment accordée.
Bonjour, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis Valérie une martiniquaise qui adore la littérature antillaise et africaine. A travers mon site et page instagram je partage mes recherches sur notre riche culture antillaise.
Qu’est-ce qui t’a donné envie d’écrire ?
Ce sont les œuvres de Raphaël Confiant et de Patrick Chamoiseau qui m’ont donnée envie d’écrire. Particulièrement La Jarre d’or de Confiant et Solibo Magnifique de Chamoiseau. J’ai enfin trouvé une manière d’écrire qui me correspondait et qui me permettait d’exprimer librement ma vision de notre société antillaise.
Où trouves-tu l’inspiration pour tes contes ? Sont-ils inspirés d’histoires réelles ?
Je trouve mon inspiration au fil de mes lectures dont les récits se déroulent dans les îles. Puis je mélange avec des milans de ma jeunesse. Et pour finir je rajoute ma touche personnelle de vagabonnagerie. En effet j’aime le bordel qui animent si bien nos commérages.
Je peux prendre la trame d’une histoire personnelle d’un membre de mon entourage pour mélanger avec une idée de sorcellerie. On peut dire que je réinterprète sa vie selon ma vision du magico-religieux.
Selon toi, comment pousser la jeunesse antillaise à s’intéresser davantage à son héritage magico-religieux ?
Il faut tout d’abord se réapproprier son Histoire, pas celle dans les livres scolaires. Mettre de côté nos préjugés sur le vaudou, quimbois, médecine traditionnelle en lisant des livres écrits par des anthropologues et historiens. Puis petit à petit déconstruire sa vision négative sur cet aspect de notre culture. Bien évidemment en n’étant pas crédule à tout !
Pour ma part, je trouve que les contes sont un bon compromis pour amorcer la déconstruction.
Quels sont tes autres projets littéraires ?
Depuis que j’ai écrit Pawol pou makrel, je ne m’arrête plus. Mon objectif est d’être aussi créative que Raphaël Confiant. Du coup, j’ai écrit plein de contes pour faire la suite de Pawol pou makrel.
Je me suis lancée également dans l’écriture de plusieurs romans. Mais j’espère qu’un jour je pourrais écrire un petit livre en créole.
Où peut-on trouver ton livre ?
On peut le trouver à la librairie Presence Kreol à Fort de France ou à la libraire Calypso à Paris. Vous pouvez également le commander sur mon site lafleurcurieuse.fr (livraison France et Dom-ton) et sur le site thebookedition.com (livraison internationale).
Maintenant que vous en savez plus sur l’auteure, je vous invite à plonger sans plus tarder dans l’univers des mythes et légendes antillais !
J’aime bien ce genre de livre et Raphaël Confiant, Patrick Chamoiseau font partie de mon univers ! Je vais aller me balader sur le site de Valérie Rodney pour ne savoir plus ! Merci à la lectrice et aux écrivains des îles !
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Ah oui n’hésite pas à aller découvrir son site et son recueil de contes 😉 !
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